« Le droit mène à tout, il suffit d’en sortir ! »

Gabriel Boinay

Cet adage, que le Juge cantonal Boinay aimait à répéter aux avocats stagiaires qu’il rencontrait, s’applique particulièrement bien à mon parcours professionnel. Après l’obtention de mon brevet d’avocat jurassien en 1998, suivi d’un voyage autour du monde, j’ai effectué deux missions pour le Comité International de la Croix Rouge, en Afghanistan et au Sud Soudan. Cette expérience m’a conforté dans l’idée que le droit pouvait trouver sa place dans des contextes bien éloignés des prétoires, et qu’il pouvait offrir des outils utiles, y compris dans les contextes les plus extrêmes.

A mon retour en Suisse, j’ai rejoint l’Office Fédéral de la Justice, où j’ai été en charge des procédures d’enlèvements civils d’enfants. Puis, suite à l’entrée en vigueur de la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale, j’ai contribué à sa mise en œuvre au niveau fédéral et cantonal. La nature particulière de cette filiation juridique m’a incité à suivre le Master interdisciplinaire en droits de l’enfant, dont je suis sorti diplômé en 2004.

J’ai ensuite rejoint le Service Social International (secrétariat général) à Genève, en qualité de collaborateur, puis de directeur du Centre international de Référence pour les droits de l’enfant privé de famille. Ce programme, conçu pour fournir une expertise aux pays d’accueil et aux pays d’origine des enfants adoptés, a à cette époque été mandaté par UNICEF pour réaliser plusieurs missions dans les pays d’origine de l’adoption internationale, afin d’évaluer les systèmes régissant l’adoption, proposer des révisions législatives et former les intervenants. J’ai ainsi eu l’occasion de travailler dans de nombreux pays, parmi lesquels les plus marquants ont été le Kirghizstan, le Vietnam, la République Démocratique du Congo, et le Guatemala. La sensibilisation aux droits de l’enfant dans ces contextes si particuliers a sans nul doute été un exercice des plus formateurs et qui, malgré tout, a souvent apporté des résultats probants au bénéfice des enfants concernés.

En 2015, j’ai choisi de me recentrer un peu sur la Suisse, devenant Secrétaire romand de l’association professionnelle Integras. Les droits de l’enfant figuraient en bonne place dans mon cahier des charges, et leur promotion dans le cadre de l’éducation sociale et de la pédagogie spécialisée a constitué un défi passionnant à relever.

Actuellement juriste au Centre LAVI du Canton de Vaud à temps partiel, je développe depuis 2020 une activité d’indépendant, en proposant de créer des ponts entre le droit et le travail social avec les mineurs.